Bonsoir à tous,
Le récit qui va suivre relate la fin tragique du maquis de la Piquante Pierre, une page douloureuse de l'histoire de nos vallées.
Le Lundi de Pâques, 2 avril 1945, une foule immense et recueillie, rendait un dernier hommage, au milieu des ruines de ce qu'il restait de La Bresse, aux maquisards de la Piquante Pierre massacrés par les Allemands dans des conditions abominables les 20 et 21 septembre 1944.
Le plateau de la Piquante Pierre devait recevoir au fur et à mesure des envois nocturnes d'armes, les 1 300 hommes recrutés et encadrés dans le secteur de la Moselotte.
Le message du terrain de parachutage de la Piquante Pierre
J'espère vous revoir chérie
passa pour la première fois sur les ondes de la B.B.C. le dimanche 27 août 1944.
A 1h30 du matin, les appareils arrivaient sur le terrain.
A 4 h, tout était rangé dans les bois.
A la pointe du jour, un courrier spécial descendait dans la vallée, pour faire monter les premiers renforts.
Le camp de la Piquante Pierre était né.
L'heure de l'action venait de sonner. Montagnards au coeur bien trempé. C'est par centaines qu'ils convergèrent vers le Col de la Croix des Moinats. Ceux qui possédaient des armes de récupération les avaient apportées. Ils étaient prêts à tout.
Pour avoir fait vivre à nos montagnes les moments les plus extraordinaires et les plus intenses de leur Histoire, par le don de leur coeur, de leur sang, et pour certains, de leur vie, nous leurs devons une reconnaissance et une admiration sans borne, qu'aucun parmi nous ne songe à mesurer.
Pendant trois semaines, ils ont frémi d'enthousiasme lorsque les moteurs d'avions dans le silence des nuits faisaient vibrer les échos des montagnes, quand dans la vallée, d'autres dormaient dans leur lit. Ils ont trimé la nuit pour récupérer et ranger le matériel. Se sont entraînés le jour, sachant que l'échéance était proche et que c'était l'ennemi.
Ils ont vu descendre du ciel la mission interalliée sous le commandement du Colonel anglais Prendergast.
Dans ces années d'oppression, ils ont connu l'émotion de voir monter au fond des bois, dans le jour naissant la gloire sur nos trois couleurs.
Et de vingt hommes au jour du 27 août, ils étaient plus de mille le 18 septembre.
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